dimanche 17 mai 2009

D'autres bières à la Taverne



À l'origine de ce projet éminemment sympathique, trois personnes: Christian et Irène Bolloré, qui exploitent une ferme bio à Boudiguen depuis une trentaine d'années; et Vincent Gonon, 35ans, fils d'agriculteurs normands. Ce troisième larron était arrivé en Bretagne en intégrant il y a quelques années une association guidéloise passionnée par les circuits courts entre producteurs et consommateurs. Très vite, il s'est intéressé à la bière artisanale, a multiplié les stages dans les mini-brasseries bretonnes, et a fini par rencontrer Christian. De là est née l'idée de créer, sur l'exploitation de Boudiguen, un Gaec dont l'une des productions emblématiques serait la bière. Chacun a apporté son savoir-faire et son matériel, et depuis le printemps, dit Vincent Gonon, «on fait deux brassins de 1.000litres par mois». La vitesse de croisière, celle qui permet de tirer un revenu, et qu'il espère atteindre dès l'année prochaine, devrait être 3.000litres par mois, c'est-à-dire environ 35.000 litres par an. Les clients? Un certain nombre de bars bretons, les plus séduits par la démarche, mais aussi des festivals, bien sûr, notamment Taol Kurun, et enfin beaucoup de particuliers du secteur quimperlois qui viennent acheter sur place. S'il s'agit de fêtes familiales, la brasserie de Boudiguen prête même le matériel pour tirer la bière. Point essentiel de ce projet: l'envie d'être autonome. Déjà, l'orge pour fabriquer cette cervoise est fournie par l'exploitation elle-même. Quant au maltage, il est fait pour l'instant à Loudéac, mais il sera bientôt transféré ici, et même la fabrication de la levure («haute fermentation») sera assurée à Boudiguen d'ici peu. Seul le houblon sera toujours «importé»: il faut un séchoir à fleurs, et en plus sa récolte nécessiterait trop de main-d'oeuvre. On en cultivera un peu cependant pour des raisons symboliques. «J'aimerais fabriquer trois ou quatre bières différentes», dit Vincent Gonon. «Une ambrée, une stout, une irish red...». L'ensemble du processus, sauf le futur maltage, sera bientôt transféré dans un nouveau hangar qu'il a édifié avec ses amis un peu plus haut; un lieu qui devrait servir aussi à des activités culturelles, car à Boudiguen,
on malte aussi... nombre d'idées.

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